Un bilan moins « catastrophique » que prévu

En septembre dernier, les chiffres de l’ESS en fin de premier semestre étaient particulièrement inquiétants : baisse de 3% de l’emploi de l’ESS, de 4% pour les associations.
Le bilan consolidé des 4  trimestres 2020 montre une situation moins catastrophique. Entre 2019 et 2020, les effectifs de l’ESS n’auront chuté « que  » de 1.3%, soit 1435 postes. On retrouve la même évolution en % en France.
Le périmètre du privé (hors ESS) s’en sort un peu mieux avec une chute des effectifs de -0.9%.
La baisse du nombre d’établissements est plus marquée. Elle atteint -2.5% (-255 établissements) dans l’ESS alors qu’elle progresse très légèrement dans le reste de l’économie privée (+0.4%).

Les associations et les mutuelles principalement touchées

Baisse des effectifs dans les assurances
Les mutuelles montrent une chute de 2.1% de leurs effectifs, principalement dans les activités d’assurance. Le volume d’établissement reste stable.

L’action sanitaire et sociale peu impactée
Les associations affichent une baisse d’effectifs de 2.1 et la disparition de 250 établissements employeurs (-2.9%). L’évolution de l’emploi associatif est très hétérogène selon les secteurs.

L’emploi dans les grosses associations des secteurs social, sanitaire et médico-social est stable, voire progresse légèrement. Dans ce périmètre, l’aide à domicile fait exception.
L’aide à domicile montre une baisse d’effectifs importante :  450 postes (-5%). Ces chiffres sont à mettre en regard du champ lucratif qui lui progresse de 3.6%.  On est ici dans la prolongation des tendances observées ces dernières années qui ne peut être entièrement imputable à la crise sanitaire.

L’enseignement se situe dans une position médiane avec une baisse de 2% des effectifs (-288 postes).

Le tourisme, le sport, la culture, l’animation plus durement touchés

Le secteur de l’hébergement touristique paie le plus lourd tribu à la crise sanitaire avec une baisse des effectifs de 13%, et la disparition de 4% des établissements employeurs. La masse salariale diminue – elle – de 24%, reflet du recours au chômage partiel.
Second secteur le plus touché en %, la culture perd 11% de ses effectifs, et 7% de ses établissements. La masse salariale se contracte de -25%.

Les activités de l’animation socio-culturelle et du sport sont également très impactées avec respectivement des baisses de -5%-(-404 postes) et -7% (-351 postes)  des effectifs.
La baisse du nombre d’établissements est particulièrement élevée dans l’animation : -5%, 99 associations employeuses en moins.

Des coopératives peu impactées par la crise sanitaire

Les coopératives n’apparaissent pas affectées par le contexte sanitaire.
Pour mémoire, les données Urssaf utilisées n’intègrent pas le régime agricole, notamment toute la sphère de la coopération agricole et agro-alimentaire. Hors régime agricole, l’emploi  coopératif est à 55% dans les banques.
L’emploi coopératif (du régime général) progresse de 2.6%. Le secteur bancaire coopératif voit ses effectifs progresser de 1%. Le secteur de la construction progresse de 4%. +5% pour le commerce, principalement les activités des biocoop et assimilées.

L’emploi dans les fondation progresse également de 3.3%.

Une situation différenciée selon les départements

Les baisses d’effectifs dans l’ESS sont plus marquées sur les Côtes d’Armor : -2% des effectifs. Le contraste avec le reste de l’économie privée y est également plus prononcée, elle affiche des baisses d’effectifs limitées à -0.1%.

Les autres départements montrent des évolutions globales des effectifs de l’ESS assez proches avec des écarts peu prononcés avec le reste de l’économie privée.

  • Finistère : -1% dans l’ESS | -0.9% hors ESS
  • Ille et Vilaine : -1.2% dans l’ESS | -1.3% hors ESS
  • Morbihan : -1.1% dans l’ESS | -0.9% hors ESS

Sur un plan sectoriel, on observe une chute des effectifs plus marquée dans le sport sur le Finistère (-11%), et dans la culture sur le Morbihan (-17%).
Du côté des établissements, la chute du nombre d’établissements de l’ESS apparaît plus marquée sur les Côtes d’Armor (-3.1%) et le Morbihan (-2.7%).
Le Morbihan se distingue par une chute de 9% des établissements dans la culture, l’Ille et Vilaine par la disparition de 3.4% des établissements dans le sport.

Source : Acoss-Urssaf, données trimestrielles, 1er trimestre 2019 au 4ème trimestre 2020, effectifs moyens annuels, nombre d’établissements moyen annuel, masse salariale annuelle

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